Le bouddhisme contribue considérablement à l’élaboration de la politique birmane. C’est ainsi que le nationalisme birman a vu le jour avec la formation des associations bouddhistes pour les jeunes hommes (the Young Men’s Buddhist Associations YMBA) sur le modèle de l’association chrétienne des jeunes hommes (the Young Men’s Christian Association YMCA) qui ont commencé à apparaître sur tout le pays au tournant du siècle.

Des moines bouddhistes tout comme des étudiants ont été les protagonistes de la lutte pour l’indépendance et plus tard pour la démocratie comme en témoignent les meilleurs leaders et les plus connus dans l’histoire du pays: Ottama U et U Seinda dans l’Etat d’Arakan, et U Wisara décédé après une longue grève de la faim dans la prison de Yangon. A ce titre, une avenue principale à Yangon à été nommée en son hommage.

La Ligue des jeunes moines (Yahanpyo) basée à Mandalay est une organisation militante bien connue. Le mot birman pour le boycott est hmauk thabeik qui signifie littéralement: renverser le bol de l’aumône du moine et qui symbolise le refus des aumônes comme signe de protestation.

En Septembre 2007, les bouddhistes sont descendus dans les rues pour manifester massivement leur contestation du gouvernement militaire entrainant ainsi le déploiement dans Yangon de milliers de militaires de la junte et des forces de police pour tenter de contrôler la situation qui s’est rapidement détériorée.

Par la suite, un couvre-feu a été imposé et le 25 Septembre des troupes ont encerclées la Pagode Sule. Mais la protestation a continué de croître avec les citoyens ordinaires qui se sont joints à la cause des bouddhistes pour les soutenir et les défendre. Et durant la nuit les forces de la junte ont envahi tous les monastères bouddhistes dans le pays et emprisonné des milliers de moines. En outre, il a été signalé que la militante bouddhiste Aung San Suu Kyi: Prix Nobel des droits de l’homme, a été enlevée de chez elle où elle se morfondait en résidence surveillée et a été écrouée dans la sordide prison d’Insein.

Suite à cette incarcération, des manifestations de masse ont éclaté et les troupes de la junte militaire ont commencé à tirer sur les moines, les civils et les manifestants dans le plus grand clash depuis 1988 causant ainsi des milliers de blessés et des centaines de morts et dont les images d’une rare violence ont été diffusées dans le monde entier. Les dirigeants un peu partout dans le monde ont condamné les actes de la junte et de nombreuses nations ont imposé des sanctions économiques sur la Birmanie en signe de protestation.

A cet effet, le président des Etats-Unis George W. Bush s’est adressé aux Nations Unies en affirmant que: « Chaque nation civilisée a la responsabilité de défendre les gens qui souffrent sous un régime militaire brutal comme celui qui a gouverné la Birmanie depuis si longtemps. »Réagissant à cela, le régime birman a essayé de contrôler la couverture médiatique, de limiter les sorties du territoire, de censurer les informations et de couper l’accès à Internet.